Implanté à Bordeaux Bastide et dans la région lyonnaise, EcoMégot créé en 2016 par Erwin Faure, sensibilise sur l’impact environnemental des mégots de cigarettes jetés au sol en les collectant puis en les recyclant. Plus d’explications avec Matthieu Fosse, responsable des actions menées sur la région Nouvelle Aquitaine.

1. Chaque année, 4 300 à 4 950 milliards de mégots de cigarettes sont jetés dans la nature* et à Bordeaux, ils seraient 200 millions à se retrouver sur la voie publique. Quelles sont les actions d’EcoMégot pour lutter contre ce fléau ?

Bordeaux Bastide : EcoMégot dépollue les villes en créant de l’emploi« ÉcoMégot accompagne chaque service public, entreprise, festival, association, etc. dans le diagnostic de leur besoin. Pour eux, notre structure économique sociale et solidaire agit concrètement en trois temps : la sensibilisation, la collecte et le recyclage. Nos solutions comprennent l’installation de cendriers fabriqués par un chantier d’insertion local (voir question 3), mais ce n’est pas tout. Nous déterminons où les placer, leurs nombres, mais aussi quand les collecter et quelles actions de sensibilisation efficaces sont à développer selon le profil des usagers et leurs besoins. Nos équipes sont au cœur de la démarche EcoMégot pour animer des ateliers, organiser des événements, participer à des conférences, mettre en place des actions de street marketing, etc.

À titre d’exemple, Eklo, le 5e hôtel le plus écologique de France installé à Bastide Niel, a dès son ouverture, choisi d’adhérer à la démarche ÉcoMégot. Nous y avons installé une borne et nous sommes venus sensibiliser le public le jour de l’inauguration et des affiches dans l’hôtel rappellent nos actions.

De plus, chaque année, nous remettons à nos clients un rapport dimpact environnemental et social attestant de leur engagement car nous garantissons une transparence totale sur la filière ainsi quune traçabilité des mégots récoltés. »

2. À l’origine, votre activité consistait à sensibiliser sur l’impact environnemental des mégots jetés au sol et à les récolter. Aujourd’hui, vous allez plus loin en recyclant et valorisant ces déchets. Expliquez-nous…

Bordeaux Bastide : EcoMégot dépollue les villes en créant de l’emploi« En effet, afin d’être cohérent avec notre démarche, la collecte des cendriers est la plus verte possible. À Bordeaux par exemple, elle est effectuée à vélo. Les mégots récoltés, à raison de 500 kg tous les 4/5 mois sur nos 220 points de collecte, sont ensuite envoyés en local à des entreprises de l’économie sociale et solidaire afin d’être recyclés.

Les mégots que nous collectons sont en grande partie envoyés dans la filière de valorisation énergétique. Ces mégots sont transformés en un Combustible solide de substitution (CSS) qui alimente des fours de cimenterie et ainsi, de diminuer l’utilisation d’énergies fossiles pour cette industrie. L’autre avantage de cette filière est qu’elle est équipée pour traiter les déchets dangereux. Nous garantissons donc à nos partenaires que le recyclage des mégots n’a pas d’impact négatif sur notre environnement.

Cependant, nous ne nous arrêtons pas là. La volonté d’EcoMégot a toujours été de mettre au point un filière de valorisation matière de l’acétate de cellulose qui constitue le mégot. C’est pourquoi, après deux année de Recherche et développement, nous déposons un brevet pour notre système de dépollution et de recyclage des mégots de cigarette sans utiliser d’eau. Nous communiquerons officiellement sur cette filière après le dépôt du brevet, soit début 2020. »

3. Vous avez l’ambition de créer de l’emploi pour les personnes qui en sont éloignées, en interne, mais aussi dans les partenariats que vous développez. Racontez-nous…

« C’est exact. Nos valeurs, résolument tournées vers l’avenir, sont les bases de notre modèle et s’expriment dans chacune de nos décisions. Ainsi, de la communication au recyclage des mégots en passant par le choix de la banque, EcoMégot sentoure de structures sociales et solidaires dans lobjectif de dynamiser l’économie et lemploi local et l’insertion des personnes éloignées du monde du travail. À ce jour, nous employons 12 personnes en interne et nous prévoyons la création de 10 nouveaux emplois d’ici à cinq ans en parallèle de notre développement sur l’ensemble de l’hexagone. Notre impact social s’appuie également sur nos 300 partenariats actuels. Nos cendriers sont fabriqués par le chantier d’insertion Fil de Faire à Bègles et nous sous-traitons une partie de la collecte à des entreprises locales adaptées ou d’insertion.

Enfin, l’ensemble des partenaires (agence de communication, fournisseurs papiers, fabricants, sous-traitants, collecte, banque, cabinet comptable) sont des structures de l’Economie sociale et solidaire.

Le modèle économique d’ÉcoMégot repose sur le chiffre d’affaires issu de la solution. C’est-à-dire la vente des bornes, leur pose, la collecte régulière, le traitement des mégots et les campagnes de communication et de sensibilisation auprès d’une clientèle de collectivités, d’associations et entreprises comme Keolis, Bordeaux Métropole, Cdiscount, la Caisse des dépôts, la ville de Bastia, etc. Et la demande ne cesse de croître ! »

*Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les conséquences environnementales du tabac.

EcoMégot combien ça coûte ?

À partir de 339 euros HT : EcoMégot a pensé trois types de cendriers en mesure de s’adapter au mobilier existant. Des cendriers sondages pour lutter de manière ludique contre le jet de mégots sont aussi disponibles.

À partir de 1 500 euros HT : EcoMégot propose une solution d’accompagnement d’une durée minimum de deux ans qui comprend : le diagnostic, l’installation de cendrier(s), la sensibilisation, la collecte, la valorisation, et la remise d’un rapport d’impact environnemental annuel.

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