Rue Hortense, dans le quartier Bastide Niel à Bordeaux, l’atelier King Kong réalise pour Marignan et Aquitanis, la résidence « Home », un ensemble de 119 logements en accession privée et locatif social ainsi que des locaux associatifs et commerciaux. Organisé autour d’un patio suspendu végétalisé, le projet, dont la livraison est prévue en 2026, se distingue par l’intégration d’éléments patrimoniaux issus d’anciennes charpentes métalliques industrielles et par une ferme urbaine qui occupe le cœur d’îlot. Plus d’explications avec les architectes Paul Marion et Jean-Christophe Masnada.
Une architecture pensée pour la lumière et la durabilité
Haut de cinq étages & réparti sur deux bâtiments pour une surface de plancher totalisant environ 9 995 m², le projet « Home » repose sur une structure en béton et sur une charpente métallique.
« Cette charpente nous a permis de dessiner une toiture habitée, avec des découpes franches, des hauteurs sous plafond variables et des percées qui ouvrent à la lumière », commence Paul Marion.
La façade et la toiture (qui accueillera également des panneaux solaires) seront revêtues de grandes plaques de céramique claire afin d’offrir à l’œil une continuité visuelle, interrompue à la base par des vitrages en rez-de-chaussée derrière lesquels se situeront des locaux associatifs et commerciaux.
Enfin, tout comme l’ensemble des projets de la ZAC Bastide Niel, la résidence sera reliée au réseau de chaleur géothermique Plaine de Garonne.
Des éléments patrimoniaux intégrés à l’architecture
Entre les deux bâtiments, les architectes ont choisi de conserver une part visible de l’histoire du site. En effet, à l’emplacement de la ferme urbaine [voir encadré ci-dessous], subsistaient les vestiges d’une ancienne structure métallique industrielle.
Plutôt que de les faire disparaître & conformément aux attentes de la SAS Bastide Niel, les équipes de l’atelier King Kong ont procédé à un travail minutieux : les charpentes métalliques ont été démontées pièce par pièce, nettoyées, traitées contre la corrosion, puis seront au sein de la ferme urbaine remontées à l’identique.
« Il ne restait que les structures, mais elles racontaient une occupation passée du lieu. Nous avons voulu les inscrire dans le projet comme un marqueur lisible », raconte Jean-Christophe Masnada.
Cette même attention patrimoniale se retrouve d’ailleurs dans l’écriture architecturale du projet. À ce titre, les façades reprennent certains codes industriels, notamment à travers la répétition des hangars et des grandes verrières, qui rappellent le vocabulaire des anciens ateliers ou entrepôts.
Des logements sociaux et en accession libre
La résidence compte 119 logements et propose une mixité sociale assumée, avec 79 appartements en accession libre et 40 en locatif social.
Du T1 au T5, les appartements ont été travaillés pour offrir à la fois fonctionnalité et qualité d’usage et sont distribués de la manière suivante :
En accession libre (Marignan) :
- 13 T1;
- 17 T2;
- 27 T3, dont 2 en duplex;
- 18 T4, dont 7 en duplex;
- 4 T5, dont 1 en duplex.
En locatif social (Aquitanis) :
- 2 T1;
- 8 T2;
- 17 T3, dont 5 en duplex;
- 10 T4, dont 1 en duplex;
- 3 T5.
Tous les logements disposent d’au moins un espace extérieur : loggia, balcon ou terrasse dont les surfaces varient de 4 m² à 60 m².
« Nous avons cherché à proposer des lieux de vie agréables à vivre, traversants ou doublement orientés, avec une forte qualité d’usage au quotidien », souligne Paul Marion.
Ainsi, environ 95 % des logements sont traversants ou disposent d’une double exposition, ce qui favorise la lumière naturelle et la ventilation.
Au rez-de-chaussée, 1 400 m² sont dédiés à des commerces de proximité et à un bureau associatif. Un local à vélos de 320 m² vient renforcer l’ancrage du projet dans une logique de mobilité douce.
Un jardin suspendu au cœur de l’îlot
Au premier étage, un patio végétalisé de 590 m² structure les circulations résidentielles et l’accès aux logements. Entièrement conçu par King Kong, il constitue un espace de respiration et de rencontre à l’abri de la rue.
« Ce patio fonctionne comme un seuil partagé. Il permet de relier les logements à un espace ouvert, tout en favorisant les vues et les continuités de lumière », explique Jean-Christophe Masnada.
Un dialogue suivi avec la SAS Bastide Niel
« Nous avons eu des relations de travail très sereines avec la SAS Bastide Niel, mais aussi avec les interlocuteurs techniques et les urbanistes », indique Jean-Christophe Masnada qui évoque « une écoute » et « un respect du projet d’architecture » qui ont permis à l’équipe de King Kong « de faire évoluer le dossier sans difficulté ».
Des éléments comme la ferme urbaine, par exemple, ou encore le patio central ont été « accueillis favorablement » dès les premières phases de conception.
Une ferme urbaine à l’échelle du quartier
Insérée entre les deux bâtiments de la résidence, la ferme urbaine d’une surface d’environ 800 m2 vient occuper un vide laissé volontairement dans le volume initial. Cette respiration au cœur de la parcelle permet d’installer un espace de culture hors sol, visible depuis le patio central par une large ouverture de façade.
Pensée dès les premières phases du projet, cette ferme répond à un double objectif : offrir un usage agricole de proximité, et inscrire le projet dans une dynamique plus large de production locale en ville. « On a creusé dans la masse pour faire apparaître un vide, une faille dans laquelle cette activité pouvait s’installer », explique Paul Marion.
Cet espace se distingue également par un traitement architectural singulier : les charpentes métalliques d’origine, soigneusement démontées puis restaurées, ont été remontées à l’identique dans la ferme. Les murs qui l’entourent ont quant à eux reçu un revêtement peint de couleur jaune, choisi pour affirmer visuellement cette séquence du projet et lui donner une identité propre.